• Ecologie et spiritualité au centre Teilhard de Chardin

    « La crise écologique est une crise spirituelle, c’est aussi tout simplement une crise de la déraison humaine parce que l’appétit de consommation nous conduit à puiser dans le stock que la nature a patiemment accumulé depuis des millénaires. »

     

     

    Vous trouverez dans cet article les points que j’ai relevés pour ouvrir de nouvelles pistes entre islam et écologie, en référence à la pensée islamique traditionnelle. Il ne s’agit pas d’un compte rendu complet de l’intervention, qui est accessible en ligne (cliquez la video ci dessus) pour les intéressé(e)s 🙂

    En partant du pacte primordial,

    Ce pacte cité dans le Coran est un engagement, propre à chaque être humain, considéré comme être spirituel doté d’une âme. Bruno Abd al Haqq rappelle le cadre de ce mandat qu’Allah a confié à l’être humain, qui fonde la relation de celui ou celle qui le reconnait avec son Seigneur et avec le vivant, voir notre article :

    L’écologie dans le Coran

     

    Ecologie et pensée arabe,

    Ce livre du philosophe Eric Marion montre que des ressources intellectuelles qui datent d’entre 700 ans et 1300 ans sont encore pertinentes pour aborder la question de la crise environnementale.

    Il y a plus d’un siècle Ibn Tufayl décrit l’éducation en autodidacte et les progrès dans la connaissance d’un être humain vivant seul sur une île inhabitée, sa rencontre avec un autre homme puis sa tentative infructueuse d’insertion dans une société humaine. Hayy ibn Yaqdhan, élevé jusqu’à sept ans par une gazelle constate l’incompatibilité des enseignements acquis dans la nature avec les valeurs de la société de son époque.

    Dans « Ecologie et pensée arabe », Eric Marion s’appuie sur cinq auteur inspirants, en attendant de vous procurer le livre  vous pouvez lire la Recension de l’ouvrage par Isabel Ruck, ça vous met l’eau à la bouche 🙂

    Des idées issues d’un contexte culturel hors de la perspective de croissance du pouvoir sur la nature. A la différence de notre contexte cartésien “Se rendre comme maîtres et possesseurs de la nature” comme le pronait Descartes.

    Le livre :  https://www.editionsmimesis.fr/catalogue/ecologie-et-pensee-arabe/

    L’homme face à la nature : la crise spirituelle de l’homme moderne

    Livre de Seyyed Hossein Nasr, grand intellectuel musulman iranien qui vit actuellement aux États-Unis. Cet universitaire a parlé de la crise spirituelle dès 1966. Il fait partie des premiers qui ont vraiment tiré la sonnette d’alarme il a donné une collection de conférences à l’université de Chicago, regroupées dans son livre « L’homme face à la nature : la crise spirituelle de l’homme moderne » qui parle à la fois de la crise du christianisme et de l’islam dans une grande bienveillance et souhaite que le christianisme aussi ne puisse pas être affecté par cette vision matérialiste du monde.

    Edité par  Buchet-Chastel, 1978, ce livre semble actuellement épuisé.

     

    Les deux livres

    Dans son intervention « Pour un ré-enchantement spirituel du monde »  Inès Safi, part des leçons philosophiques tirées de la physique quantique et de son ouverture à l’héritage spirituel islamique. Les ressources du réenchantement sont donc inspirées par ces deux domaines. Et à partir de deux acceptions du mot « ayat » traduit par « verset » du Coran et par « signe » on peut distinguer deux livres « écrits » le Coran ainsi que le livre des signes divins déposés dans la création pour tout croyant.

    Prenant des exemples chez Roumi, Ibn Arabi et d’autres auteurs, une lecture spirituelle se distingue du littéralisme religieux dans le monde islamique qui est finalement aussi une forme de ce désenchantement, un « positivisme religieux » proche de l’esprit cartésien qui tend à chosifier et à séparer les entités du monde et à réduire les réalités à un seul niveau.

    Echanges avec la salle, quelques constats

    • Nous partageons nous juifs chrétiens et musulmans la responsabilité de la création ce patrimoine commun à faire fructifier avec raison et sans excès et à explorer avec la science, c’est vraiment le cœur du dialogue entre science et religion.
    • Une prise de conscience très faible dans la plupart des pays dits musulmans, encore souvent attirés et émerveillés par le modèle technologique du « progrès », un manque de sensibilisation général.
      Cependant quelques lueurs d’espoir avec des projets pilotes en permaculture et selon des modèles innovants comme dans les pays d’occident.
    • Les échecs des conférences climatiques et une déclaration islamique sur le changement climatique mondial, mais quelles retombées ?

    Le sujet ne passionne pas les foules : 116 vues de la vidéo 2 semaines après sa publication sur Youtube  le 3 décembre 2024
    🙁

    Dieu merci, nous ne recherchons pas le règne de la quantité 😉

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