Le Ba’ya est un engagement spirituel d’accompagnement sur la Voie du Divin, pris auprès d’un Shaikh autorisé.
Un caractère intime, particulier, non obligatoire,
Il est primordial avant toute chose d’insister sur le caractère intime, particulier, non obligatoire, de choix libre de cette célébration. En effet, cette structure maître-disciple présente un caractère d’accompagnement, de voyage mutuel côte à côte, d’amitié, de confiance en un guide qui a déjà parcouru le chemin et qui en connaît les étapes. Ce terme de Ba’ya (Béit en ourdou- farsi) est souvent traduit par « serment d’allégeance ». Si obédience et fidélité il y a – sinon ce protocole n’aurait pas lieu d’être – cela se passe dans une relation d’amour, de tolérance, de confiance, d’ouverture, de discussions, de choix libre de la part du disciple, et certainement pas dans une atmosphère de confinement mental, de prison, de servitude et de dépendance à l’égard du Shaikh. Ce dernier est un ancien, autorisé par ses maîtres à transmettre et initier les aspirants à qui son langage parle. Ce disciple pourra à tout moment s’éloigner, rompre son engagement et
quitter ce maître sans que reproche lui soit fait tout en gardant son amitié.
Les étapes et significations de l’engagement
A l’occasion de la cérémonie que nous allons accomplir le Dimanche 1er Octobre, en insistant constamment sur l’obligation absolue de toujours définir les termes et actes prescrits dans une telle situation, j’exposerai succinctement inchaAllah les étapes et significations de ce cérémonial accompli depuis le début de la Silsillah, c’est à dire depuis Mouhammad (SAW), par tous les maîtres de toutes époques et en tout lieu.
A lire en complément : « Qu’est – ce que le soufisme ? Essai sur la formation, la nature et la fonction du Shaikh et du Mourride. Structures d’enseignement dans les Khanqahs Tchistiyahs du sous-continent indien. ».
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Cette cérémonie se déroulera donc ainsi : un exposé en détail de l’histoire de notre ordre initiatique Tchisti ainsi qu’un aperçu général des ordres existant dans le sous-continent indien, ordres officiant depuis des siècles sans changements notables. La cérémonie elle même consiste symboliquement à mettre sa main entre les mains du Shaikh qui va prononcer les termes de cet engagement, car il s’agit tout de même d’accepter de s’orienter dans la direction proposé par le Shaikh.
Ensuite, la relation Shaikh-mourid se fera au cas par cas, car chaque pèlerin aura son propre chemin dans sa propre liberté. Je vous traduirai aussi le texte de cette autorisation que le maître accorde à certains de ses disciples (ici, la mienne en l’occurence) pour une transmission ininterrompue, texte qui fait foi de l’authenticiité de ce maître.
En tout état de cause, si tous nos maîtres ont tenu à conserver cette pratique nous venant de Mouhammad (SAW), c’est qu’elle renferme au-delà de son aspect symbolique une Baraka, une énergie bienfaisante réelle que tout cheminant devrait inclure dans son périple. Et sans aucun doute, Dieu nous assiste dans ce voyage qui n’a d’autre but que Lui et seulement Lui.